THOMAS JOCHER – LE PANTALON DES AUTRES
Exposition 24 mars . 28 avril 2018
vernissage vendredi 23 mars . 18h30
galerie quatre
67, rue du quatre septembre
13200 Arles
L’absence du corps. Le travail de Thomas Jocher relie le rôle représentatif de la peinture à la contemplation par le spectateur des conventions et des modalités picturales. Le tableau n’est pas seulement une image mais un objet mis en scène par la peinture. Il révèle des espaces qui fonctionnent comme des plates-formes concrètes pour les aspirations, les besoins, les tendances et les souvenirs. L’expérience du spectateur devient ainsi physique.
« En tant que peintre, je continue à me demander ce qu’est la fonction d’une image/peinture sur un mur. En règle générale, il est en effet l’élément passif du mobilier et fonctionne souvent comme simple objet décoratif, que l’on reconnaît tel quel sans se poser plus de questions. L’autre fonction consiste à s’asseoir ou poser quelque chose sur quelque chose. On touche les éléments. On les habite. Seule l’image n’est en règle touchée que par le regard et c’est elle qui dépose dans le regard ce qu’on accepte d’imaginer.
Je vais maintenant essayer de vous expliquer rapidement le processus de mon point de vue personnel. Je regarde l’image qui ouvre, comme une fenêtre, un trou dans le mur. Mon regard est le prolongement de mon corps, il pénètre dans la perspective illusoire de l’image, mais reste en même temps collé à la surface du tableau qui ressemble à une peau avec sa texture de toile cirée d’huile et de pigments. Cela crée des formes simples et sensuelles des espèces de satellites de mon corps, qui répétés par un regard plus obsessif s’engouffrent dans le fond de la toile et naturellement, sans qu’on y pense, s’infiltre lentement dans le mur. Et comme le mur rejette logiquement toutes vues, toutes perspectives, toutes fuites, l’ironie de ce sort fait un nouvel élément dans le mobilier commun : le regard incarné et métamorphosé en un objet palpable et tactile, comme un simple morceau de meubles. » TJ